Livret Genotoul 2025 : édition spéciale !
En 1999, la biologie vit une révolution technologique. Le développement de techniques de séquençage des génomes au débit de plus en plus élevé s’allie à des capacités informatiques en calcul et en stockage toujours plus performantes. Depuis la découverte de la structure de l’ADN et du code génétique dans les années 1950, les promesses du décryptage des génomes sont considérables en matière de santé, d’agronomie ou de biotechnologies. Le génome humain est tout prêt d’être publié (2001) au prix d’un effort scientifique et industriel considérable, dont l’ampleur a été comparée à celle du programme Apollo qui envoya des hommes sur la Lune.
C’est dans ce contexte que naît Genotoul, la Génopole Toulouse Midi-Pyrénées, sous l’impulsion de chercheurs et de chercheuses visionnaires emmenés par Claude Chevalet (voir l’interview ici), directeur de recherche à l’INRA. Le programme des Génopoles lancé par le Ministère de la Recherche vise à accélérer la biologie issue de la connaissance des génomes : se doter de moyens de séquençage et de calcul pour déchiffrer de nouveaux génomes, développer l’identification des protéines cellulaires à haut-débit (protéome), mais aussi réfléchir aux problèmes éthiques posés par ce nouvel horizon et développer des bonnes pratiques. C’est la naissance des « omics », ces techniques d’analyse capables de générer une cartographie globale des constituants des cellules et d’en étudier les variations, générant au passage des données considérables à analyser et à stocker.
25 ans c’est long et c’est court dans la recherche…
25 ans plus tard, Genotoul s’est enrichi de nombreuses plateformes structurées au fil des ans par la communauté académique toulousaine pour mutualiser des technologies complexes et coûteuses. Les progrès de ces technologies n’ont été rien d’autre que spectaculaires, ce livret en témoigne ! Grâce à l’efficacité décuplée du séquençage, les analyses « pan-génomiques» permettent désormais d’étudier les différences entre les génomes au sein d’une même espèce et de retracer l’histoire de son évolution. Vous le lirez ici sur les haricots ou l’arabette des dames.Vous verrez également comment les techniques « omics », parfois alliées à l’imagerie, ont été utilisées pour comprendre les mécanismes de l’allergie, la thermorégulation corporelle, ou pour identifier des biomarqueurs de maladies rénales. Biodégradabilité des plastiques, adaptation de nouvelles plantes cultivables au changement climatique, questions éthiques autour de la recherche dans l’espace, ces travaux répondent à de nombreux défis sociétaux pour l’avenir. Parmi ceux-ci, n’oublions pas celui de toujours mieux unir nos forces pour faire vivre la recherche et l’innovation en Occitanie Toulouse dans un monde plus sobre.
Pierre-Emmanuel Gleizes,
Directeur du Gis Genotoul